de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 14 janvier 2017

233- « La vérité passera »



Je suis Frédéric CARRON, C.A.2R.O.N. Je suis avocat. C'est par ces mots que monsieur Carron conclut son appel à la police, le dimanche 19 juin 2016,  m'imputant un trouble dont je n'étais que spectateur. Trouble initié et alimenté du seul fait du père Nicolas Kakavelakis.




La vidéo que j'avais de ce qui s'était passé permettrait facilement d'établir la réalité des faits et je ne m'inquiétais pas pour ces affirmations fantaisistes. Mais j'avais du mal à accepter qu'il utilise sa fonction d'avocat pour donner du crédit à une accusation mensongère.

Une fois qu'il eut raccroché, je me dirigeais vers lui et lui demandais de qui il était l'avocat. Puisqu'il se présentait sous son titre, c'est qu'il était là comme le représentant de quelqu'un, et non à titre privé. À ce titre, j'étais en droit de savoir qui il représentait.

Sa seule réponse fut : la vérité passera. Réponse qu'il répéta autant de fois que je réitérai ma question.


S'il s'était présenté sous le qualificatif de philosophe, la conversation aurait pu être intéressante. Est-ce que la vérité passera, ou est-ce qu'elle ne passera pas ?

Si le Christ dit que le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. (Matth. 24, 35), un chrétien va-t-il à l'encontre des textes saints en affirmant que la vérité passera ?

Nous sommes ici dans l'une des particularités de la langue française, où l'affirmation peut avoir le même sens que son contraire. L'affirmation peut valoir négation, et ce tout autant que la négation peut valoir affirmation.

Ainsi, dire que la vérité passera peut se comprendre dans le sens qu'on l'oubliera, ou dans le sens qu'elle franchira le temps sans être altérée. Et inversement, dire qu'elle ne passera pas peut signifier qu'on lui fera barrage, ou que rien ne l'arrêtera.

Tout dépend de la pensée de celui qui prononce la phrase et il n'est pas toujours aisé de comprendre cette pensée.

Nous retrouvons les mêmes ambiguïtés avec le verbe desservir. Lorsqu'un prêtre dessert une paroisse, on peut tout autant comprendre qu'il se met à son service, ou qu'il lui nuit. Ainsi, tout le monde n'aura pas le même sentiment de l'action du père Nicolas Kakavelakis, suivant qu'il est au courant des problèmes réels ou qu'il les ignore. Mais il y aura unanimité quant à considérer qu'il dessert sa paroisse.


Ce n'était pas sous le qualificatif de philosophe que Frédéric Carron se présenta, mais bien sous celui d'avocat. Et le fait qu'il ne répondit pas lorsque je lui demandais qui était son client montrait qu'il avait usé de sa fonction comme d'un outil dont il détournait l'usage.

À ce moment-là, je n'avais pas maître Carron en face de moi, mais bien monsieur Carron, fraîchement chrismé.

Il était devenu orthodoxe le 12 juin 2016.

Chrismation de Frédéric Carron - 12 juin 2016

Et le 19 juin, 7 jours plus tard, il se dressait devant Stergios Kourougiorgakis, le doyen de la Communauté, le plus ancien de ses membres élu au conseil d'administration, un homme qui a construit cette paroisse de ses mains et de son temps, et il lui interdisait d'y entrer. Le plus jeune des membres de la paroisse interdisait son accès au plus ancien.

Stergios Kourougiorgakis et Frédéric Carron - 19 juin 2016


Comme nous le voyons malheureusement très souvent dans l'islam, les nouveaux convertis sont souvent bien plus radicaux que ceux qui ont grandi dans leur religion. Ils ont souvent un besoin de réparer ce qu'ils estiment être les erreurs de leur vie passée ; ils ont régulièrement besoin d'être reconnus comme un « vrai » membre. Mais, au final, il s'avère ordinairement que ce sont des personnes faciles à manipuler, car aux connaissances imparfaites et ignorantes de l'histoire qu'elles revendiquent.

Des prêtres ou des imams peuvent facilement abuser de ces personnes en leur faisant croire qu'elles servent un intérêt supérieur, voire un intérêt divin. Le Christ maudit de tels prêtres lorsqu'il dit au clergé de son époque : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous (Matth. 23, 15).

Seule la vertu d'intégrité peut faire qu'un prêtre ne cherche pas à utiliser sa nouvelle ouaille pour ses intérêts personnels, mais lui ouvre la voie de la connaissance dans le seul intérêt du converti.

Malheureusement, les actions du père Nicolas ne nous ont pas administré la preuve qu'il faisait partie de ces prêtres désintéressés.

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle lubie du père Nicolas ne dura pas. Il avait tenté d'exclure par la force ceux de ses paroissiens qui l'avaient assigné, mais il ne put maintenir sa position.

Le dimanche suivant, Frédéric Carron et moi étions assis côte à côte, à la même table, pour boire ensemble le café que nous n'avions pu partager la semaine précédente. C'était sans doute le meilleur des happy-end possibles.



Alors, si je peux me permettre un conseil à tous les nouveaux convertis, il pourrait être celui-ci. Ne pensez pas que vous savez les choses mieux que ceux qui vous ont précédés. Ne pensez pas que vous êtes revêtus d'une mission divine supérieure à ceux que vous côtoyez. Ayez conscience que le chemin qui vous a amenés là où vous êtes a été long, et que celui qui vous conduira vers la perfection le sera bien davantage. Le fait d'avoir franchi une étape ne signifie pas que vous avez atteint un but.

Respectez le travail de ceux qui vous ont précédés, car c'est par eux que vous avez trouvé les conditions qui ont permis votre accueil. Vous devez respecter ces personnes et non chercher à les évincer pour montrer que vous êtes meilleurs qu'elles. Ceux qui ont construit les lieux où vous vous trouvez ne l'ont pas fait pour eux-mêmes. Ils l'ont fait pour que chacun puisse y trouver sa place ; pour que chacun y soit le bienvenu.

À défaut, vous transformerez cet esprit d'ouverture, qui a créé les conditions de cet accueil, en communautarisme sectaire. Celui-ci vous enfermera plutôt que de vous conduire vers la connaissance de la Vérité. Et cet enfermement rendra stériles tous vos efforts.

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