de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

dimanche 15 mai 2016

217- De Getcha à Kakavelakis : Adamakis



Lorsque le père Placide Deseille a prononcé son homélie L'évêque, c'est l'icône vivante du Christ (Annonce orthodoxe n° 33, sept. 2015, p. 6-7), plusieurs Lyonnais crurent que le père Placide faisait référence aux problèmes de la paroisse orthodoxe grecque de Lyon. Mais nous avons vu dans le message précédent que le père Placide parlait des conflits suscités par la nomination de monseigneur Job Getcha à la tête de l’Église russe exarchat de Constantinople, plus communément appelée Église de la rue Daru.

Mais ils n'avaient pas tort de se poser la question, car de nombreuses similitudes existaient entre ces deux affaires.

1) Tant à Lyon qu'à Daru, le métropolite Emmanuel Adamakis s'arrangea pour imposer un homme dont personne ne voulait à la tête de l'église locale, et usa de toute son autorité pour le maintenir artificiellement en poste : monseigneur Job Getcha à Daru, et le père Nicolas Kakavelakis à Lyon.

2) Getcha et Kakavelakis usèrent des mêmes méthodes délictueuses pour s'imposer et prendre le contrôle des institutions qu'ils convoitaient. Job Getcha organisa un faux tribunal ecclésiastique et rédigea un jugement contre l'un de ses prêtres, en demandant au Patriarche de Constantinople de l'appliquer. Il fit croire que tous les prêtres membres de ce « tribunal » avaient validé sa décision, alors que ceux-ci témoignèrent que ledit « tribunal » n'avait jamais été réuni.

Nicolas Kakavelakis, lui, rédigea un faux compte-rendu d'AG l'autorisant à modifier les statuts. Il les changea aux seuls avantages du métropolite Emmanuel Adamakis et de lui-même.

3) Dans les deux cas, les fidèles refusèrent de se laisser abuser par de telles méthodes indignes des idéaux du christianisme. Les prêtres du « tribunal ecclésiastique » de Job Getcha attestèrent par écrit que le jugement prétendument rendu par ce « tribunal » était un faux grossier.

Les élus de la Communauté hellénique de Lyon déposèrent plainte contre le père Nicolas Kakavelakis pour faux et usage de faux documents.

4) Dans les deux cas, le métropolite Emmanuel Adamakis usa de menaces d'excommunications pour intimider ceux qui n'acceptaient pas ces méthodes indignes et les contraindre au silence (ici et ). Il oubliait sciemment que le 5ème canon du 1er concile œcuménique lui interdisait formellement de s'approprier ainsi les Dons divins, et rendait nulle toute décision d'excommunication qu'il aurait pu prendre : Il faut cependant s'assurer que l'évêque n'a pas porté cette sentence d'excommunication par étroitesse d'esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine. Afin qu'un tel examen puisse avoir lieu, il a paru bon d'ordonner que dans chaque province on tînt deux fois par an un synode, afin que tous les évêques de la province étant réunis, on fasse toutes les enquêtes nécessaires.



5) Dans les deux cas, le sort du membre du clergé contesté était scellé d'avance. Job Getcha a déjà été limogé. Nicolas Kakavelakis le sera prochainement. Et s'il ne part pas de lui-même, la condamnation pénale qui l'attend contraindra ses supérieurs à le révoquer.

6) Outre ces similitudes au plan de l'illégalité, il en est une qui relève de l'immoralité, dès lors qu'on maintient en poste, comme le fait le métropolite Emmanuel, des hommes dont les actions font honte à l'orthodoxie qu'ils représentent. En ceci, s'il y avait un seul homme qui devrait légitimement être sanctionné pour tous ces errements, ce devrait être ce même métropolite. Et ce, bien que renvoyer le métropolite à ses divertissements puisse ne pas être une bonne nouvelle pour les garçons de Lesbos.


Mais ce sur quoi je voulais revenir plus en détail, est l'attitude indigne du père Placide Deseille.

Je l'ai longtemps côtoyé dans son monastère. Aussi, lorsque les Lyonnais ont eu des problèmes avec le père Nicolas Kakavelakis, je lui ai envoyé, le 17 mai 2011, le rapport de police et le témoignage de la jeune fille qui se plaignait des agissements de ce dernier, et je lui ai demandé conseil.

Il a répondu que le métropolite lui avait parlé de cette affaire qui le préoccupait, mais sans lui avoir montré le moindre document. Il précisait qu'il ne connaissait pas assez les affaires de Lyon et préféra ne pas s'en mêler.

Je me suis à nouveau tourné vers lui par un courrier du 12 mars 2012, afin de lui redemander son avis sur d'autres affaires qui étaient survenues à Lyon. Il a à nouveau refusé de s'y impliquer.

Et lorsque le métropolite lui-même fut impliqué dans des vacances dont on pouvait se demander si elles étaient bien canoniques, je lui écrivis à nouveau. Je lui soumettais le texte que j'avais publié sur mon blog et lui proposais de rencontrer les témoins, afin qu'il puisse s'assurer de la fiabilité et de la sincérité de leur témoignage. Il ne répondit jamais et refusa ainsi de prendre position.


Pourtant, lorsqu'il fallut prendre la défense du même métropolite, dont il ne pouvait ignorer que sa moralité était au minimum contestée, il prononça cette fameuse homélie appelant à ne pas signer la lettre ouverte qui dénonçait l'attitude de monseigneur Job Getcha. Il dénonçait l'existence même de cette lettre et ses signataires comme ayant une attitude indigne de chrétiens envers leur évêque. Il exhortait ces mécréants à se tourner respectueusement vers les autorités ecclésiastiques s'ils avaient des griefs dont ils souhaitaient leur faire part, mais refusait tout autre moyen d'action.

Or la seule attitude indigne, outre celle de l'évêque en question, était celle du père Placide. Il appelait à se tourner vers le clergé pour régler les problèmes, mais refusait de se pencher sur ceux qui lui étaient soumis. Il savait pertinemment que les Lyonnais s'étaient en vain adressés au métropolite et patriarche pour régler leurs problèmes, sans aucun résultat, mais n'en recommandait pas moins aux paroissiens de Daru de s'en remettre à ces mêmes personnages.

Pour quelle raison agir ainsi alors qu'il savait que de tels conseils étaient inopérants ? 

Il faisait abstraction d'une réalité qui lui était parfaitement connue, pour se contenter de préserver l'illusion des apparences. En ceci, il manqua à ses obligations de pasteur chargé de protéger les êtres qui lui sont confiés.


Au-delà des mots creux de ceux des membres du clergé qui sont avides de pouvoir et de richesses, n'oublions pas que les chrétiens puisent leurs exemples dans l’Évangile et les paroles du Christ. Confrontés à une injustice, le Christ nous cite l'exemple de la veuve importune, qu'il convient de suivre : demander inlassablement justice, jusqu'à ce que nous l'obtenions. 

C'est ainsi que les paroissiens de Daru ont obtenu gain de cause, et ainsi agiront les orthodoxes grecs de Lyon jusqu'à ce qu'il en soit de même pour eux.

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