de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 2 janvier 2016

196- 2006 à 2010



Le père Athanase convoqua une AG qui eut lieu le 5 février 2006, dix ans après celle du 28 janvier 1996. Si l'évolution de l'espacement des AG suivait ce rythme exponentiel, il n'y en aurait bientôt plus qu'une par siècle...

Nicolas Angeloudis et Stergios Kourougiorgakis sont réélus. Le prénom de ce dernier était orthographié Stélios (diminutif de Stylianos) sur tous les documents depuis 1974, mais il faudra attendre 2006 pour apprendre que Stélios s'appelait en réalité Stergios (Serge).

Membre du conseil depuis 1974, Nicolas Angeloudis en devenait le 11ème président ; le 21ème depuis 1921.

Dimitrios Liapis, scrutateur des élections dix ans plus tôt, est élu au conseil, tout comme Marie-Hélène Imbert-Valassopoulos, Irène Spiliadis, Georges Dimopoulos, Emmanuel Bibilis, Vassilia Sgouri, Hélène Capsalas, Angela Jourdan, Constantina Furla ou encore Nicolas Neroulidis.

Cette AG sera également un tournant dans l'ouverture de la Communauté hellénique de Lyon. Bruno Chuzeville, qui est marié à une jeune femme d'origine grecque et orthodoxe, n'est quant à lui pas baptisé. Il est pourtant accepté tel qu'il est et élu au conseil d'une association cultuelle. Il est le premier Français, sans lien avec la Grèce autre que celui de son mariage, à intégrer le conseil. Le métropolite Emmanuel validera son élection.

Le compte rendu nous apprend que la réalisation de travaux est une des raisons de la convocation tardive de cette assemblée générale. Il avait en effet été procédé à la poursuite de la réalisation des fresques de l'église, à la mise aux normes de l'électricité, au remplacement de la tuyauterie du chauffage central et à la rénovation d'un mur donnant accès à la salle de classe de l'école grecque.
 
En comptant large, il avait fallu entre 8 et 10 jours pour rénover le mur de la montée d'escalier, environ 1 mois pour le chauffage, autant pour l'électricité ; quant aux fresques, elles étaient préparées en Grèce et posées par intermittence. Rien qui justifie dix ans entre deux AG !

Les vrais travaux étaient ailleurs, avec la construction de la maison de retraite médicalisée qui venait d'être inaugurée, et de la résidence étudiante construite plus tôt.

Le conseil siégeait sans mandat valide depuis maintenant six ans. Ce n'était pas à cause de cela qu'il se réunissait ce jour, mais pour mettre fin au mandat de Despina Balabanoglou. Et ce, même si le compte rendu nous informe que monsieur Pascalis Ladias, madame Alice Balaban et monsieur Achille Sarantellis, après toutes ces années de service, ne souhaitaient pas se présenter à nouveau.

Pour être plus précis, le père Athanase avait laissé chacun libre de son choix de vote, mais avait informé que si Despina était élue, il déciderait, lui, de quitter Lyon. Despina choisit de ne pas se présenter. Cléon Papageorgiou, beau-frère de Despina, fit de même.

Pascal Ladias n'était bien évidemment pas concerné par ces conflits. Il n'était d'ailleurs pas membre de L'Athénée et avait envoyé sa lettre de démission, pour cause de maladie, quelques mois plus tôt. Il avait servi la Communauté durant plus de vingt ans, respecté par tous, et partait dignement. Quant à Achille Sarantellis, il retournait vivre en Grèce et ne pouvait donc plus représenter la Communauté hellénique de Lyon.

L'AG fut houleuse, voire violente, tant les mots échangés étaient acerbes. Le conseil fut renouvelé radicalement et très peu d'anciens en restèrent membres. Mais la vie de la communauté allait continuer, sur des bases dont on ne savait pas trop si elles étaient devenues branlantes, ou si elles avaient été assainies.


Le docteur Pascal Ladias mourut le 26 décembre 2007, laissant une communauté qui le considère au même rang que les fondateurs dont le nom est gravé dans le marbre. Qu'il repose en paix.

Docteur Pascal Ladias


L'arrêté préfectoral pris en 2002, accordant à la Communauté hellénique de Lyon la reconnaissance cultuelle qui lui permettait de bénéficier d'avantages fiscaux sur les dons et les legs, pris fin en 2007. La même année, la réglementation changea. La préfecture n'établissait plus d'arrêtés mentionnant les articles fiscaux, mais prenait une décision de reconnaissance cultuelle qui portait sur le statut de l'association. Cette décision était valable 5 ans.

La Communauté hellénique bénéficia alors d'une reconnaissance cultuelle valable jusqu'en 2013.


Despina Balabanoglou avait, certes, dû se retirer du conseil de la Communauté hellénique de Lyon, mais elle avait une volonté trop forte pour accepter d'en rester là sans rien dire et sans rien faire. Elle convoqua une AG de L'Athénée, en recommandé AR, pour le 9 octobre 2007. L'ordre du jour visait à modifier les statuts de l'association et à renouveler le conseil.

L'association étant réduite à quelques membres, le conseil changea peu, à ceci près que le père Athanase Iskos et le métropolite Emmanuel Adamakis en furent exclus.

L'AG modifia les statuts en conséquence. Le métropolite Emmanuel ne serait plus président d'office, mais président d'honneur. Et, lors des AG, il aurait un rôle consultatif, mais sans droit de vote. Il passait donc d'un rôle de président d'office avec double droit de vote, à un rôle de simple président d'honneur sans droit de vote...

Alice ne chassait pas complètement le métropolite, mais elle lui disait : Regarde bien, parce que tu ne pourras plus rien toucher !

La métropole grecque orthodoxe restait néanmoins garante des crédits contractés pour la construction des deux immeubles.

Le métropolite, président en exercice, était absent de cette AG, mais le quorum fixé par les statuts étant atteint, elle était valide... Le métropolite contesta cette validité, et intenta un recours juridique pour la faire annuler. Mais il perdit en première instance car, contrairement à ses propres pratiques, Alice avait respecté la Loi.

 
Le métropolite avait fait appel du jugement dans l'affaire de L'Athénée. Mais il savait, par ses avocats, qu'il allait perdre son procès. S'il voulait récupérer les millions d'euros de bénéfice qui commençaient à s'accumuler sur les comptes de L'Athénée — 3 millions fin 2010, aux dires du père Nicolas Kakavelakis — il ne pouvait faire autrement que de se rapprocher d'Alice.

Ce rapprochement étant impossible en présence du père Athanase, le métropolite Emmanuel avait poussé ce dernier vers la sortie, afin de nommer un prêtre dont le but premier serait de tenter de se réconcilier avec Alice. Dût-il détruire tout le reste. Les dettes de la métropole, ainsi que le niveau de vie du métropolite, lui imposant de trouver des financements.

Le père Athanase célébra sa dernière liturgie à Lyon le 13 septembre 2010. Diverses personnalités étaient venues rendre hommage à son service pastoral. Après le cardinal Decourtray le 19 janvier 1987, le cardinal Barbarin venait à son tour assister à l'office orthodoxe pour rendre hommage au père Athanase.

13-09-2010 Cérémonie d'adieux du père Athanase Iskos - hommage de Mgr Barbarin


Celui-ci laissa une église pleine,



ainsi qu'une liste de 661 personnes ou familles membres de la Communauté hellénique. De très nombreux couples, comme monsieur et madame Emmanuel Bibilis, ne sont référencés dans cette liste que sous le nom du mari. Tandis que dans d'autres cas, elle énumère chaque personne d'une même famille. Cette liste fut envoyée à Nicolas Angeloudis le 12 décembre 2010, afin qu'il convoque l'AG chargée de renouveler les membres du conseil.

Le père Athanase Iskos fut remplacé par le père Nicolas Kakavelakis.

Dès son arrivée, des travaux de son appartement de fonction furent entrepris. Le père Nicolas attendit la fin de ces travaux, qui durèrent 5 mois, et convoqua une nouvelle AG sur laquelle il comptait pour renforcer encore davantage le contrôle du clergé.

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