de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mercredi 7 novembre 2012

66- Contrôle fiscal



Le 19 avril 2012, j'informais le métropolite Emmanuel et les membres du comité de la paroisse de Lyon de certaines anomalies dans nos comptes au regard des règles fiscales françaises. Je m'appuyais sur un document édité par la préfecture qui expliquait clairement ces règles.

Le point principal était qu'un administrateur d'une association ne peut pas être payé par cette association ; sa gestion ne peut être que strictement désintéressée. Le père Nicolas Kakavelakis ne peut pas être président de la communauté hellénique de Lyon tout en percevant un salaire ou des avantages en nature de cette même communauté. Pour se mettre en règle, la question était facile à traiter : le père Nicolas devait abandonner soit le rôle de recteur, soit celui de président.

Je demandais à l'évêque de bien vouloir se mettre en conformité avec le droit dans un délai de deux semaines. La question n'a jamais été à l'ordre du jour du comité. Et lorsque Stelios K. a demandé ce qu'il en était de mes affirmations, la secrétaire lui a répondu : il n'y a pas de problème, tout est en règle.

Le comité élu avait, lui, la responsabilité de trancher ce conflit d'intérêt. En fermant les yeux, il a laissé perdurer un problème susceptible de nuire gravement à la communauté dont il a la gestion. Mais fermer les yeux n'a jamais fait disparaître aucun problème. Même si on ne le voit plus à ce moment-là.

Je ne suis pas un rigoriste. J'ai donc laissé quatre semaines, et non pas deux, avant de publier sur ce blog un message sur la fiscalité des associations qui reprenait le contenu du mail adressé au Métropolite.

Le Fisc a été informé, et il a annoncé, il y a quelques jours, qu'il venait contrôler nos comptes.

J'ai été très surpris de la réaction paniquée des élus à l'annonce de la venue du Fisc. Pourquoi paniquer s'ils annonçaient avec assurance, il y a seulement quelques semaines, que tout était en règle en refusant le moindre changement ?

Le père Nicolas, fidèle à son habitude, a mis en avant que j'avais le plus à perdre en cas de contrôle avec les travaux que j'ai effectués pour refaire son appartement. Je n'ai rien à cacher. Les messages 17 à 23 de ce blog relatent par le détail tout ce qui concerne ces travaux. J'ai tout publié depuis le 7 février, y compris les pressions que le père Nicolas exerçait pour que je travaille, comme le montrent certains mails reproduits dans le roi de l'Ouganda.

De toute façon, même s'il devait s'avérer que j'ai fait des choses que je n'aurais pas dû, n'est-il pas dans la doctrine de l’Église que le père Nicolas représente de considérer que nous devrons tous rendre compte de ce que nous avons fait ? Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard, quelle différence ? C'est monseigneur Emmanuel qui va être content que le Jugement qu'il promet arrive enfin ! Son problème, c'est qu'il voit souvent les autres dans la position de celui qui est jugé, et jamais lui. 

En discutant avec Arthur V., il y a quelques jours, il m'a redit ce qui circule depuis longtemps : le père Nicolas veut exclure le docteur Ladias (et croit même l'avoir fait, sous réserve des voies de recours contre sa décision) parce qu'il est catholique et que nos statuts disent que seuls les orthodoxes peuvent être membres de l'association. Ce n'est pas complètement vrai. En fait, nos statuts disent, dès le second paragraphe, que l'association est formée des orthodoxes grecs (ou d'origine), résidant dans le département du Rhône.

La version officielle de l'exclusion des élus n'est pas précisée dans le courrier qu'ils ont reçu. Si bien que l'allusion à cet article ne peut être considérée pour l'instant que comme un prétexte. Mais il se murmure en coulisse que le père Nicolas et l'évêque craignent ce qu'ils pourraient dire dans le cadre du contrôle fiscal qui vient de débuter. Ils craindraient également le témoignage qu'ils ont fait au Procureur dans une affaire de faux documents dont nous reparlerons dans le prochain message.

Je ne sais pas quelles sont les méthodes en Grèce mais, en France, il est très mal vu de faire pression sur des témoins, d'autant plus s'ils sont élus démocratiquement pour veiller au bon fonctionnement des institutions dont ils ont la charge.
L'excuse avancée pour l'exclusion des élus ne résistera pas à une analyse, même superficielle. Si le second paragraphe de nos statuts est utilisé contre le docteur Ladias, alors Wahib A., membre du comité, ne peut pas plus être élu, car il est Libanais. Pour quelle raison l'un devrait-il être exclu et pas l'autre ? L'un serait-il manipulable et l'autre non ?

Seul le travail des membres d'une association peut être bénévole dans le cadre des activités de cette association. Et nous venons de voir qu'un Géorgien qui, par définition, n'est pas Grec, ne peut pas être membre de notre association. Comment donc expliquer que des Géorgiens travaillent chez nous sans être déclarés s'ils ne sont pas membres de l'association ? C'est bien le père Nicolas Kakavelakis, en tant que président de la communauté, qui leur a demandé de travailler. D'abord pour repeindre la cage d'escalier qui monte à la salle de l'école grecque, comme nous le voyons dans l'Annonce Orthodoxe n°21, p. 4, dernier §. Ou encore pour refaire le plafond de la salle paroissiale (Annonce Orthodoxe n° 23, p. 2, §5). Il leur a même offert une médaille pour les remercier de leur travail !

 


Ma position, dans la lignée de celle du père Athanase et de l'Évangile, est de considérer que la communauté hellénique de Lyon est ouverte à tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs. C'est ainsi que le docteur Ladias y a pleinement sa place, tout comme Wahib et les Géorgiens. Et le fait pour le docteur Ladias de dénoncer les anomalies qu'il constate traduit de sa part un attachement à la communauté que n'ont pas ceux qui se désintéressent de son sort en fermant les yeux.

Ma position est encore de considérer que l'enfermement communautaire autour d'une identité régionale conduit à un sectarisme qui n'a rien à voir avec les valeurs chrétiennes. Je demande donc que l'évêque annule l'exclusion du docteur Ladias. A défaut, qu'il soit certain que le Fisc lui demandera des comptes sur le travail bénévole de tous les non-Grecs, non orthodoxes et non résidents dans le Rhône, qui a été effectué dans notre association.

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