de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 18 juin 2012

54- Faillite de la métropole



On dit que gouverner, c'est prévoir (Émile de Girardin). Pourtant, force est de constater que les ecclésiastiques sont rarement spécialisés dans l'art de prévoir. Sans doute s'auto-excusent-ils en se disant que Dieu pourvoira (Gen. 22, 8) !

Il est clair que Dieu pourvoit. Pourtant, il ne le fait jamais au détriment de notre liberté. Il vient plutôt comme le consolateur des efforts que nous avons entrepris. C'est ce qui a donné, en Occident, la formule : Aide-toi, et le ciel t'aidera. C'est comme cela que le Christ est apparu à saint Antoine le Grand, après des années d’ascèse de celui-ci. Et quand Antoine a demandé au Christ où il était tout ce temps pendant qu'il combattait contre les passions et les démons, le Christ répondit à Antoine : J'étais là, Antoine, j'attendais pour te voir combattre. Puisque tu as tenu, tu n'as pas été vaincu, je serai toujours ton secours, et je te rendrai célèbre partout (Saint Athanase, Antoine le Grand, père des moines, éd. du Cerf, Paris, 1989, p. 19).

En 1988, Monseigneur Jérémie succéda à Monseigneur Mélétios, premier métropolite de France, à la tête de la métropole grecque, ayant autorité sur l'Espagne et le Portugal. Bien qu'étant petit, je me rappelle le repas à l'Espace Cardin après l'intronisation de Jérémie, ainsi que les 600 francs par personne qu'il avait fallu payer pour accéder au buffet. On regarde souvent ce genre de dépense au regard de son propre quotidien, ce qui m'avait longtemps paru démesuré. 

Bien que vivant au-dessus de ses moyens, la métropole grecque n'a jamais eu de vrai souci de financement. Son accès aux crédits bancaires étant facilité par sa notoriété. Les vrais problèmes financiers de la métropole sont intervenus lorsque des proches ont détourné de l'argent, la mettant en situation de faillite avec un trou d'environ six millions d'euros. 

Les huissiers ont commencé les procédures pour saisir ses biens immobiliers, ce qui a conduit le gouvernement grec, soucieux de ne pas créer de scandale avec ses ressortissants et avec l’Église, à payer trois millions d'euros pour calmer les ardeurs des huissiers.

Monseigneur Jérémie fut évincé pour sa gestion désastreuse. Il passa du statut de représentant pour l'Europe, à celui d'archevêque de Suisse : une évolution de carrière qui ressemble à une mise au placard.
 
Monseigneur Emmanuel fut nommé pour le remplacer, mais il ne fit pas mieux dans sa gestion. Il perdit la paroisse la plus lucrative de France, la paroisse orthodoxe russe de Nice qui lui était rattachée. Il perdit la maison de retraite et le foyer d'étudiants de Lyon qui sont face à notre église. Mais bien que le petit nom affectueux qui lui est donné soit le loser, cela ne l'empêche apparemment pas de continuer à rêver de devenir archevêque des Etats-Unis, pour viser ensuite le Patriarcat de Constantinople.

Aujourd'hui, la métropole continue de perdre de l'argent tous les jours et de voir se creuser sa dette. Comme tous ses biens, soit ont été hypothéqués, soit ont été vendus, l'évêque recherche des liquidités. La paroisse de Lyon est très saine financièrement, mais ses statuts lui interdisent d'hypothéquer ses biens. L'un des intérêts que pourrait avoir l'évêque à modifier nos statuts, c'est de supprimer cette interdiction pour augmenter sa capacité de crédits, et décaler ainsi la faillite qui l'attend.

C'est là qu'intervient la menace de contrôle fiscal dont nous avons parlée dans le message précédent. À quoi servirait une paroisse qui, au lieu de rapporter de l'argent, irait lui en demander pour éviter de disparaître ? Très clairement : à rien. C'est pour cela qu'un contrôle fiscal, loin d'être un problème à craindre, pourrait être pour nous le moyen d'échapper à la protection bienveillante de notre évêque.

Mais comme il ne faut pas se perdre en conjectures, j'espère que nous serons bientôt confrontés à ce problème. De cette façon, nous saurons si tout va aussi bien que l'affirme le bureau. Nous saurons également à cette occasion si l'évêque est prêt à venir en aide à ses petites brebis lyonnaises, ou s'il compte sur elles uniquement pour les tondre.

Ce qui est clair, c'est que la paroisse ne manquera pas de chercher à recouvrer l'argent qui pourrait être réclamé par le fisc au premier responsable de la gestion financière, c'est-à-dire à son président, légalement responsable. Car, comme le montre ce courrier envoyé par un membre du comité à l'évêque, le comité est loin d'être unanime sur les dérives en cours. Bien qu'ayant été notifié de ce courrier en recommandé AR, il est à noter que l'évêque n'y a pas encore répondu, et que même les membres du comité n'ont pas accès aux comptes lorsqu'ils les réclament.

Dans l'éventualité d'un redressement fiscal, conséquence prévisible des décisions laxistes que l'évêque a cautionnées jusqu'aujourd'hui, il lui restera à démissionner pour que son successeur nomme un vrai prêtre à Lyon, et que les fidèles qui se sont éloignés de la paroisse acceptent de la renflouer pour qu'elle ne disparaisse pas. Comme nous le disions au début du message, je ne doute pas qu'alors Dieu pourvoira...

Bien qu'ayant eu trois sources pour écrire ce message, je n'ai pas réussi à savoir si ces sources ne remontaient pas toutes à la même personne. Par conséquent, je me dois d'avertir le lecteur que les faits relatés peuvent nécessiter l'emploi du conditionnel. Afin de confirmer ces sources, j'invite la métropole à donner sa version des faits, si elle estime que ce qui est relaté ici n'est pas parfaitement exact. Je corrigerai le message en tenant compte de ses remarques.

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