de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mercredi 18 janvier 2012

6- Politiciens de la religion




Ma cousine est trésorière de la métropole grecque à Paris et, depuis la dernière assemblée générale de la paroisse de Lyon, elle est secrétaire du comité qui gère l'association cultuelle. Je ne peux pas parler de ses motivations que je ne connais pas. Je suppose juste qu'elle pense bien faire en servant l'évêque du mieux qu'elle peut. Cependant, je ne sais pas comment elle arrive à justifier certaines erreurs canoniques qu'elle contribue à couvrir par sa signature. Ce qui me gêne le plus, c'est d'avoir fixé une grille tarifaire pour les sacrements. Une personne qui veut se faire baptiser doit payer 200 euros, si on veut faire des collyves (plat traditionnel à base de blé bouilli et de fruits secs) que l'on partage après un office dédié à la mémoire d'un défunt, c'est 100 euros, il y a un prix pour un enterrement et un autre pour un mariage... Or la Tradition, depuis que le Christ a chassé les marchands du temple de Jérusalem (Lc 19, 45-46) pour que la maison de Dieu reste une maison de prière, est de considérer que rien de financier ne doit souiller une église. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement (Matth. 10, 8). 

Tous les fidèles ont toujours aidé leur église, de partout dans le monde, et, sauf erreur, les églises ne manquent de rien. Le problème n'est pas de donner de l'argent à l'église pour ses besoins, chacun en fonction de ses moyens ou de sa volonté. C'est ainsi que le Christ a loué la veuve qui avait donné une seule petite pièce dans le trésor du Temple, car elle avait donné de son nécessaire alors que tous les autres donnaient de leur superflu (Mc 12, 41-44). Le problème est de mettre un prix sur un don qui n'en a pas. En mettant un prix, on s'approprie une chose qui n'est pas à nous ; on vend une chose que l'on ne possède pas. C'est à cause de ça que les catholiques ont condamné tous les membres de leur clergé qui avaient vendu, au Moyen-Age, des places au Paradis, ou encore des indulgences pour pouvoir commettre des péchés. Plus récemment, le pape a vendu les places pour assister à la messe quand il est allé en Angleterre, officiellement pour pouvoir payer son voyage.

Cela pose une question métaphysique : doit-on faire les choses parce qu'on en a besoin, ou doit-on les faire parce qu'on pense que c'est juste ? Il est clair que l'église de Lyon a besoin d'argent pour son fonctionnement, mais peut-on pour autant mettre une grille tarifaire sur les sacrements ? Je rassure tout le monde, la confession est encore gratuite parce que peu demandée. Saint Kosmas d'Étolie (1714-1779), considéré comme un prophète, a dit : Détruisez les églises et construisez des écoles. On peut manipuler un ignorant, mais pas quelqu'un d'instruit. L’Église, dans le fondement de ce qu'elle est, a toujours été précurseur pour créer des écoles, des hôpitaux, des instituts pour les orphelins... et c'est pour ça qu'il est toujours si douloureux de voir des personnes pervertir son action ou chercher à la détruire pour leurs intérêts personnels.

La Simonie, vouloir acheter ou vendre les dons de l'Esprit, est la toute première hérésie de l'histoire du Christianisme. Elle est apparue quand les apôtres étaient encore réunis à Jérusalem. Son nom vient de Simon le mage qui, voyant les prodiges réalisés par les apôtres, leur a proposé de l'argent pour qu'on lui impose les mains et ainsi avoir lui aussi les mêmes pouvoirs. Les catholiques ont condamné la Simonie au concile de Latran I, en 1123. Les orthodoxes n'ont pas eu besoin de cette condamnation, car ils ont toujours considéré que celle de saint Pierre (Actes 8, 9-23) était suffisante et immuable.

Il y a malheureusement trop de choses pour lesquelles le clergé est en opposition avec le message qu'il prêche. Trop de choses où l'évêque n'est plus pasteur, mais politicien de la religion. Le pasteur protège ses brebis ; le politicien étouffe les scandales. Le fait que monseigneur Emmanuel soit en même temps diplomate de l’État Grec, se déplaçant avec les plaques CD du corps diplomatique sur sa voiture, est caractéristique de cette confusion des genres.
 
A partir du moment où j'ai écrit à l'évêque, le père Nicolas n'a eu de cesse de chercher à me couper de la communauté. Pour cela, il m'a d'abord empêché de communier, puis il a essayé de m'en exclure. Dans le message d'hier, nous avons terminé sur la trêve qui venait d'être négociée avec le père Arsénios, trêve dont ma cousine a tout de suite été informée. Malgré cela, le père Nicolas a aussitôt réuni le comité en urgence avec, à l'ordre du jour, la création d'une commission de discipline. Cette commission avait pour but de m'exclure de la communauté. C'est du moins ainsi que me l'on présenté les membres du comité qui y étaient opposés. Ils étaient conscients que se lancer dans cette voie devenait irraisonné et aurait pu attirer l'attention de la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES) (en d'autres mots, que l'on commençait à présenter  un comportement sectaire). La plupart des membres du conseil n'ayant que des informations parcellaires, ou n'osant pas s'opposer au père, la commission a été créée. J'ai alors envoyé un mail à l'un des membres de cette commission pour le féliciter d'en faire partie. Le dimanche suivant, ma cousine me disait que cette commission était une connerie et qu'elle ne se réunirait jamais. Elle ne s'est jamais réunie.

Je cristallisais beaucoup de tensions, mais je n'étais pas attaquable parce que je n'étais qu'un témoin. Aucun témoin n'est parfait, il est juste témoin. Et si le témoin ne se tait pas, alors il faut faire en sorte que la victime se taise. C'est ainsi que des bruits ont commencé à courir où des proches de mademoiselle P. lui faisaient part de tentatives de la métropole ou du père Nicolas pour essayer de retrouver ses parents et les convaincre de la ramener dans son pays. Mademoiselle P. a eu peur et s'en est ouvert à la police. D'abord un peu interloquée, l'officier (OPJ) qui  l'a reçue a  pris le témoignage qu'elle avait  rédigé et lui  a dit : Il y a beaucoup de choses là-dedans, c'est long, laissez-moi le temps de le lire et revenez me voir demain. Le lendemain, elle est donc retournée voir cet officier qui l'a reçue et qui lui a dit : Ce que vous décrivez là-dedans est le comportement type et la méthodologie de tous les pervers que nous rencontrons. Il n'y a pas de matière pour une plainte car les limites du consentement n'ont pas été franchies, mais je vous invite à enregistrer une main courante pour acter les faits. L'officier a passé plus de cinq heures pour ce simple témoignage. Pour ceux qui connaissent le nombre des dossiers que doit traiter la police, c'est beaucoup.

Pâques est donc arrivée et nous verrons demain la fin de la trêve.

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