de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 7 février 2015

153- Carthago delenda est




Les livres de Goscinny sont d'une grande richesse. Ils peuvent être compris par tous les âges, à des niveaux d'humour différents suivant notre culture. Dans Les lauriers de César, je n'avais jamais compris ce qu'il y avait de drôle au fait que l'avocat de la défense et le procureur axent leur plaidoirie sur ces mots : Carthago delenda est.


Un général russe reprenait cette phrase dans un journal pour faire comprendre la politique militaire des États-Unis. Et l'auteur expliquait que Caton l'Ancien, mort en 149 avant J.C., commençait chacun de ses discours au Sénat de Rome par ces mots : Carthage doit être détruite ! Il les terminait de la même façon, même lorsque son discours n'avait absolument rien à voir avec la guerre qu'il voulait lancer. Finalement, peu après la mort de Caton, les romains assiégèrent Carthage et la détruisirent.

Il ressortait deux choses de la compréhension de cette citation :
- l'avocat d'Astérix ne visait pas à défendre ce dernier, ni le procureur à remplir sa mission, mais les deux avaient pour but la promotion de leur propre égo ;
-  elle est synonyme de pugnacité. Elle représente l’inéluctabilité d'une chose que les évolutions de la vie ne sauront empêcher.

Lorsque j'écrivais les messages relatifs aux procédures dans lesquelles la communauté hellénique de Lyon s'enfonçait, j'évoquais des faits de faux et usage de faux documents. Ces faux documents avaient servi à modifier nos statuts associatifs de manière frauduleuse au bénéfice de deux personnes : le père Nicolas Kakavelakis, qui pouvait désormais puiser dans la caisse de la communauté, ainsi que le métropolite Emmanuel Adamakis, qui prenait le contrôle des statuts et le pouvoir de les modifier.

Suite à ces faits, des élus décidaient de prendre conseil auprès d'un avocat spécialisé en droit pénal. C'était il y a un an et demi, en mai 2013. L'avocat confirmait l'analyse et acceptait de les représenter. Sur la base des documents en sa possession, il rédigea un mémoire qu'il transmit aux services du parquet de Lyon afin de saisir le Procureur d'une plainte. Elle fut enregistrée le 5 décembre 2013.

La plainte, déposée contre X, visait toutes personnes ayant contribué à la rédaction d'un faux procès verbal d'assemblée générale, ainsi que les personnes ayant utilisé ce faux pour déposer de nouveaux statuts en préfecture. Étaient visés le possesseur du tampon de la Communauté, également connu sous le nom de père Nicolas Kakavelakis, ainsi que les autres signataires de ces statuts modifiés : Christos K., Pénélope D. et Vassilia S., sans que cette liste ne soit limitative.

Était également visé monsieur Adamakis, connu, lorsqu'il n'est pas en vacances, sous le pseudonyme scénique de Monseigneur Emmanuel, métropolite de France. Celui-ci, bénéficiant de l'immunité diplomatique de par son poste à l'ambassade de Grèce, a très peu de chances d'être inquiété, même s'il a couvert de son autorité les dérives de son prêtre. Il fut en effet informé en recommandé AR de l'existence de ces faux et décida de cautionner l'exclusion des élus qui l'avaient informé.

Les faits concernés remontant au 20 février 2011, et la prescription pénale étant de trois ans pour de tels faits, la plainte est donc recevable puisque déposée 2 mois avant le délai de prescription. L'engagement d'une procédure suspend la prescription.

Une plainte Parquet relevant de la seule appréciation du Procureur, et celui de Lyon recevant 400 000 plaintes par an, il était à craindre que cette plainte ne soit classée sans suites avant même d'être instruite. Les plaignants, sans nouvelle depuis 9 mois, croyaient que tel fut le funeste sort qui leur avait été réservé.

La Loi prévoit que, sans nouvelles d'une plainte durant plus de 3 mois, il est possible de saisir le juge d'instruction par une constitution de partie civile. Cette nouvelle plainte est rédigée de façon quasi identique à celle adressée au Parquet, mais le juge d'instruction ne peut pas la classer. Il demande une caution, proportionnelle aux revenus des plaignants, qui leur sera rendue si la justice leur donne raison, puis il engage l'instruction.

Les élus se préparaient à faire ainsi évoluer leur plainte lorsqu'ils reçurent une convocation au commissariat du 7ème arrondissement. La convocation visait à enregistrer la plainte, ce qui signifie, dans le déroulement de la procédure, que le Procureur l'a reçue, lui a donné un numéro d'enregistrement, l'a transmise à l'un de ses services qui a chargé la police d'une enquête préliminaire : le premier acte de l'instruction étant d'entendre les plaignants pour qu'ils confirment leur plainte.

Les élus se sont rendus à cette convocation entre le 2 septembre et le 27 novembre derniers, suivant leurs disponibilités.

Selon toute vraisemblance, Monsieur Kakavelakis a du être entendu début janvier, mais j'ignore pour le moment ce qu'il est ressorti de son audition. Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles lorsque que j'en aurai... Il est probable que d'autre personnes seront également entendues dans cette affaire qui relève du tribunal correctionnel.

Lorsque l'enquête préliminaire sera terminée, le Procureur garde la possibilité de classer la plainte sans suite, tout comme les élus plaignants gardent la possibilité de saisir le juge d'instruction si tel est le cas. Le temps qui passe n'est pas un problème, car certaines choses sont inéluctables.

Carthago delenda est !

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