de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mardi 23 décembre 2014

147- Nouvelle école grecque




Nous avons déjà eu l'occasion de parler de l'école grecque de Lyon dans divers messages. Je rappelle pour mémoire une première synthèse qui reprenait l'historique de notre école et l'évolution de ses effectifs. Un second message évoquait la manière dont le père Nicolas Kakavelakis tentait d'exclure les parents d'élèves de l'association I Milia, en créant artificiellement une seconde association de parents d'élèves : Aristote.

Depuis ce message, qui ne date que de quelques mois, beaucoup de choses se sont passées. Tout d'abord, Aristote ne s'est pas intéressé au bien-être des élèves dans le sens de l'intérêt commun. Cette association de parents a tenté d'exister par opposition à ce qui se faisait avant : I Milia n'a jamais rien fait pour l'école, leurs rapports avec l'enseignant ne sont pas sains... Autant de critiques qui ne reposaient sur rien d'autre que la simple volonté d'éloigner des parents plus occupés du bien-être des enfants que de celui de l'enseignant.

Pour arriver à ses fins d'exclusion des parents, le père Nicolas prit, comme en d'autres occasions, les enfants en otage. Il ne prépara pas les enfants des parents d'I Milia pour la fête de fin d'année, il ne prévint pas les parents de cette fête, il ne les invita pas à la bénédiction pour la rentrée scolaire de septembre... Les nombreuses vexations supportées par les enfants ne visaient qu'à faire comprendre aux parents qu'ils devaient partir ou se plier à sa volonté hégémonique.

Mais c'était mal connaître ces parents. Car, comme l'évoquait déjà un texte ancien : au commencement des révolutions était la femme, et la femme était auprès des révolutionnaires, et la femme était révolutionnaire. Elle était au commencement avec les révolutionnaires. Toutes révolutions ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. 

Un joueur d'échec sait que l'on n'attaque jamais la reine de front. Pourtant le père Nicolas, en s'en prenant ainsi aux enfants, s'attira le courroux de  leurs mères. Et même si j'avais alors décidé de prendre sa défense par un vibrant appel à l'indulgence, faisant valoir son manque de discernement et autres circonstances atténuantes, je ne lui aurais été d'aucun secours. 

Les parents décidèrent donc d'écrire au coordinateur européen des programmes scolaires grecs. La lettre de dix pages qu'ils lui adressèrent présentait le bilan de leurs nombreuses actions pour le rayonnement de l'école. Elle dressait également une liste circonstanciée de doléances qui fut, pour le Coordinateur, le révélateur d'un malaise profond dont il ne soupçonnait pas l'existence. Même si le père Nicolas jouissait de la protection du métropolite Emmanuel Adamakis, représentant du patriarche de Constantinople auprès de l'Union Européenne, le Coordinateur ne pouvait ignorer les faits qui lui étaient rapportés.

Une liste de 28 enfants lui fut envoyée. Leurs parents avaient tous la volonté de continuer à faire bénéficier leurs enfants d'un enseignement de grec, à condition qu'il ne soit plus dispensé par le père Nicolas.

Les parents restèrent en contact étroit avec le coordinateur européen, ainsi que d'autres personnalités influentes au sein du ministère grec de l'éducation. C'est ainsi que, durant l'été 2014, ils organisèrent la création d'une nouvelle école grecque à Lyon. Une école qui ne serait plus sous la tutelle du clergé.

Le père Nicolas ne les avait pas invités pour la bénédiction de l'école, début septembre ? Qu'à cela ne tienne. Il a la réputation d'avoir toujours une guerre de retard. Alors qu'il pensait montrer son autorité aux parents par une nouvelle vexation, les dés étaient déjà jetés et les parents s'étaient émancipés de ses dérives sectaires.

Le nouveau professeur de grec ne fut pas nommé à temps pour la rentrée scolaire. Un changement de secrétaire d’État au sein du ministère de l’Éducation rendait impossible la création du poste. Il fallait attendre sa prise de fonction et sa signature.

Le 25 septembre, le nouveau professeur fut officiellement nommé. T. venait d'Athènes. Elle arriva à Lyon le 4 octobre, rencontra les parents le 10, et commença ses cours le 11. 

Malgré cela, d'instantes pressions continuèrent à s'exercer à différents niveaux de la part du clergé grec qui ne voyait pas d'un bon œil le fait que la responsabilité de l'enseignement lui échappe. Le but était de rapatrier les cours dans les locaux de la Communauté, après avoir tout fait pour les en chasser.

Les cours de l'école s'adressent, au départ, à tous les enfants d'origine grecque. Par extension, ils sont également destinés à tous les enfants désireux d'apprendre le grec, ainsi qu'aux adultes. 

Là où le père Nicolas demande 120 euros de frais d'inscription à l'école, ici tout est gratuit. Il ne faut prévoir que 20 euros par famille et par an pour l'adhésion à I Milia, qui garde la responsabilité du fonctionnement et du développement de l'école.

Les cours ont lieu à la maison des associations de la Croix-Rousse, 28 rue Denfert-Rochereau (métro Croix-Rousse). Les vendredis soirs, ils sont destinés aux enfants ayant déjà un bon niveau, de 18 à 20 heures, puis aux adultes, de 20 à 22 heures. Le samedi matin, les enfants se relayent par tranches horaires suivant leur âge et leur niveau.


 



Il a très vite fallu envisager de nouveaux créneaux horaires. I Milia a alors trouvé une seconde salle, disponible les mercredis après-midi de 13 heures à 21 heures, à la maison de l'Europe, dans le 3ème arrondissement de Lyon. Le problème principal restant que peu de personnes peuvent se libérer pour les cours du mercredi. 

Les choses évoluent de semaine en semaine. Les demandes d'adultes ont été bien supérieures aux capacités d'accueil, si bien que, pour l'instant, I Milia ne prend plus d'inscriptions pour les adultes, au moins le temps de réorganiser le planning des cours.

Aujourd'hui, il est bien évident que la nouvelle école grecque de Lyon ne se construit pas sur une opposition au père Nicolas, même s'il est acquis que certains parents ne remettront jamais leurs enfants à son contact. Le but de cette école est bien de construire une structure saine et fonctionnelle, indépendante des lobbies et rigoureuse dans ses exigences d'enseignement.

Les informations principales sur I Milia sont reprises ci-dessous.



 
Ce qui est sûr, c'est que même les enfants qui viennent à contrecœur - certains préfèreraient dormir le samedi matin, tandis que d'autres ont déjà un planning chargé - apprécient le contact de T. Sa pédagogie leur permet de progresser comme ils ne l'avaient plus fait depuis des années.
 
Pour ma part, j'espère que l'action des femmes qui ont réussi à mettre en place cette nouvelle école sera récompensée par la pérennisation de ce qu'elles ont obtenu.

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