de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 15 juin 2013

89- Comparatif épiscopal

On dit que l'herbe est toujours plus verte ailleurs pour signifier que nous avons tendance à ne pas être contents de ce que nous avons et convoitons l'image qui nous est renvoyée des autres. Cette expression peut être le signe d'un état dépressif d'insatisfaction permanent. Mais elle est également utilisée par ceux qui n'aiment pas la contestation, car elle tend à vouloir délégitimer les critiques, fussent-elles objectives, en tentant de faire culpabiliser celui qui fait état d'un problème.

Le présent message, qui sera un peu comme une publicité comparative, ne manifeste donc pas la convoitise d'une situation qui serait plus idyllique ailleurs, mais tentera simplement de rester dans l'analyse constructive.

Nous parlons parfois des protestants comme d'une généralité. En fait, il existe près de 1200 mouvements protestants, qui croient des choses souvent très contradictoires, et dont certains sont considérés comme des sectes. Les mouvements les plus connus et les plus nombreux sont néanmoins les réformés et les luthériens.

Cette absence d'unité fait que les autorités ecclésiastiques catholiques refusent de considérer le protestantisme comme une Église. L'application concrète de ce refus est que les catholiques ne siègent pas dans les réunions œcuméniques si les protestants y sont. Ainsi, lors des rencontres pour les 50 ans du KEK, à Lyon, les représentants officiels catholiques participaient aux réunions en tant qu'observateurs, sans prendre part aux décisions.
 
Un autre problème créé par cette situation éclatée des protestants est l'absence de représentativité aux yeux de l’État français. Lorsque l’État veut discuter avec les protestants, il ne sait pas quel numéro de téléphone composer, pour reprendre la formule de Kissinger qui critiquait les européens en 1970. L’État a donc poussé pour avoir une représentation protestante officielle en France, comme il avait poussé les musulmans à former le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).

Le samedi 11 mai 2013, à Lyon, est née l’Église protestante unie de France. De même que les musulmans chiites et sunnites n'ont pas été unis après la création du CFCM, les protestants ne sont pas plus unis depuis le 11 mai qu'ils ne l'étaient le 10 mai. Mais les autorités civiles sont contentes d'avoir aujourd'hui un interlocuteur unique pour s'adresser aux protestants.

Monseigneur Emmanuel nous a fait l'honneur de sa présence à cette occasion. Enfin, presque ! S'il est venu le samedi à Lyon pour la création de cette nouvelle structure, il n'a pas cru bon de venir saluer sa propre Église.


L'archevêque orthodoxe de Jérusalem estimait qu'il ne pouvait pas venir à Lyon, fusse pour une conférence, sans venir célébrer la liturgie dans l'église orthodoxe du lieu qui l'accueille. C'est pourquoi il est venu célébrer chez nous le 26 mai. Mais notre propre archevêque, non. Il n'est venu que pour les élections du comité, alors qu'il souhaitait pousser à une modification des statuts pour s'assurer le contrôle de nos biens.

Lorsque monseigneur Vlassios était à Lyon, nous avions une liturgie pontificale tous les dimanches. Puis, après sa mort, le métropolite de Paris venait tous les ans, le 25 mars, pour la fête de l'église. Tradition qui s'est estompée avec l'arrivée de monseigneur Emmanuel, pour ne devenir aujourd'hui qu'une longue absence remarquée. De sorte que même lorsqu'il passe dans la rue d'à côté, il ne vient plus nous voir.

Là où l'archevêque de Jérusalem parle dans le bruit d'une longue salle pleine sans se déconcentrer et en restant parfaitement audible (bruit qui gênait le traducteur à 38'30'' sur la vidéo de la conférence), monseigneur Emmanuel, lui, n'arrivait pas à se faire entendre dans notre église aux 3/4 vide avec cette phrase restée célèbre adressée à un ancien qui lui demandait de parler plus fort : Commencez par faire taire les enfants, vous entendrez mieux !

Là où l'archevêque de Chypre a mis à la disposition de la population l'ensemble des biens de l’Église, notre archevêque ne pense qu'à prendre les nôtres, quitte à cautionner de faux documents pour tenter cette spoliation.

Quand je pense que le Métropolite est venu nous faire la leçon sur l'importance de mettre à jour nos statuts pour que son nom remplace celui de monseigneur Jérémie, alors que ses propres statuts ne sont pas à jour ! Il nous a vraiment pris pour des demeurés à croire que nous pouvions lui laisser bidouiller nos statuts à sa guise avec un argumentaire aussi simpliste.

Là où l'archevêque de Jérusalem, malgré tous les problèmes qui sont les siens, à pris le temps de réconforter ceux qui lui ont parlé et dire un mot gentil à tout le monde (même en félicitant C. K. pour la qualité de son chant, c'est dire s'il n'a pas peur des cas désespérés), notre archevêque n'a jamais pris la peine de simplement répondre aux paroissiens qui lui ont écrit.

Alors que penser du métropolite Emmanuel, qui tente de faire bonne figure chez les autres et de masquer par des menaces de poursuites judiciaires ceux qui lui font remarquer ses manquements ? Rien. Si ce n'est qu'il est terriblement ordinaire. Sans doute croit-il que l'herbe est plus verte ailleurs.

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