de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mardi 24 avril 2012

43- Fresques partie 1

Le Monde est un journal qui a la réputation d'être plutôt à gauche sur l'échiquier politique. Malgré ce positionnement politique que beaucoup de journaux ont (sauf de rares exemples comme Le Canard Enchaîné qui garde un regard critique indépendant), leurs articles sont réputés sérieux.
 
Le 9 avril dernier, jour de la Pâques catholique (dimanche des Rameaux en Macédoine et dans l’Église orthodoxe en général), Le Monde a fait état d'un miracle en Macédoine. Les fresques d'une église se sont mises à se nettoyer et à briller sous les yeux des fidèles. Le correspondant de l'AFP (Agence France Presse), dépêché sur place, a constaté ce phénomène.

Sur la photo publiée dans Le Monde, ou sur cette vidéo, ou encore sur ce blog des Grecs de Marseille qui reprennent une vidéo de la télévision macédonienne, nous voyons des vêtements de saints briller comme s'ils étaient dorés à l'or. Traditionnellement, les vêtements, les ailes des anges, les livres saints portés par les apôtres ou les coussins qui portent la tête de la Mère de Dieu ne sont pas dorés à l'or. Ce sont surtout les auréoles des saints qui sont dorées sur les icônes ou bien sur les fresques. Or, sur les documents qui nous sont parvenus, il y a de très nombreuses parties des fresques qui se mettent à briller.




Ce qui m'a amusé, ce sont les commentaires postés sur cet article du Monde. Par exemple : Pendant que des gens se font tuer en Syrie, Dieu n'a rien d'autre à foutre que de nettoyer des fresques ?

Il est vrai qu'il n'a pas que cela à faire, puisque le Christ nous dit que le Père céleste [...] nourrit les oiseaux du ciel (Matth. 6, 26), ou encore qu'il revêt les lis des champs (Matth. 6, 30). Donc je réponds clairement : non, Dieu n'a pas que ça à faire que de nettoyer des fresques, puisqu'il a plein de petits oiseaux à s'occuper. Et pourtant il semble qu'il ait pris un peu de temps pour ces fresques.

Le Christ précise : si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs [...], ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison (Matth. 6, 30) ? Par contre, s'occuper de nous ne signifie pas qu'il nous ôte la liberté dans les choix que nous faisons. Sans la liberté que nous avons, rien de ce que nous faisons n'a de sens. Comment donc allier cette volonté de vouloir pour nous le meilleur, tout en nous laissant la liberté de rejeter le mal pour choisir le bien (Es. 7, 15-16) ? Un moyen efficace est que les hommes puissent trouver des guides pour leurs vies, des exemples qui leur permettent d'affronter les épreuves qu'ils traversent, mais sans jamais leur imposer de suivre ces guides.

L'exemple de ces fresques est certes exceptionnel, mais il y a des signes adressés aux hommes à chaque instant. J'en citerai d'autres tout aussi extraordinaires, tout aussi vérifiables, contemporains, quand je parlerai de la Géorgie, dans quelques messages.

S'il y a des gens qui meurent en Syrie, faut-il tuer tous les meurtriers, ce qui ferait de nous de nouveaux meurtriers qui mériteraient à leur tour de mourir ? Ou bien faut-il montrer à ceux qui tuent où se trouve la beauté pour qu'ils se repentent de leurs crimes et choisissent à leur tour de faire de belles choses ?

Un luthier ne savait pas quoi penser de cette beauté éphémère face à toute la violence et la mort qu'il y a dans le monde. J'ai essayé de lui expliquer que lui a choisi de faire de belles choses. Il fabrique des instruments qui servent à donner de la musique et que, ce faisant, c'est de la beauté, de la paix, de l'harmonie qu'il porte aux hommes. Est-ce qu'il doit détruire cette beauté et son travail au motif que d'autres préfèrent tuer ou faire souffrir ? Est-ce qu'il doit la mépriser au motif qu'elle n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de douleurs ? Non seulement il ne doit pas arrêter ce qu'il fait ni le mépriser, mais le mal que d'autres choisissent de commettre donne encore plus de valeur à ce que lui a choisi de faire.
 
L'homme a des yeux pour voir et un cœur pour comprendre ce qui est juste. Il lui appartient de les utiliser dans sa recherche de la vérité pour qu'à son tour il contribue à rendre le monde plus beau, et non pas à le détruire.

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