de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

lundi 16 avril 2012

41- Nicolas Sarkozy

Il y a beaucoup de phrases mystérieuses dans l’Évangile. L'une d'elle est adressée par le Christ à un jeune homme riche (Matth. 19, 16-26). Alors qu'il pratique tous les commandements de Dieu et que son salut semble assuré, ce jeune homme demande ce qu'il doit faire de plus. On considère que c'est lui le véritable inventeur du travailler plus pour gagner plus. Le Christ lui dit alors de vendre tous ses biens pour les donner aux pauvres et de le suivre. Le jeune homme s'attriste de cette réponse et s'en va. Le Christ dit alors : " Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. " Du coup, il a été le premier à expérimenter le travailler plus pour gagner moins.

Ce pauvre jeune homme était tranquille à respecter consciencieusement tout ce que la Loi lui demandait. Il allait être sauvé à coup sûr. Et voilà qu'il pose la question qu'il ne fallait pas. Au lieu de trouver ça dommage qu'il ne suive pas son conseil, mais finalement on s'en fout parce qu'il fait tout le reste, le Christ dit qu'il est quasiment impossible à un riche d'entrer dans le Royaume. Alors pourquoi avoir posé les dix commandements si on s'en fout parce que ça ne suffit pas ?

Les commandements, comme toute la Loi d'ailleurs, ne sont pas une finalité en eux-mêmes, suivant cette parole : le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Mc 2, 27). Les commandements ne servent qu'à une chose : guider l'homme pour le ramener vers Dieu, source de vie.

En hébreu,  le tétragramme qui désigne Dieu s'écrit יהוה (YHWH). Ce tétragramme restera pour Le désigner dans toutes les Écritures. C'est avec ces lettres que s'écrit Je suis Celui qui suis (Ex. 3, 14). Le mot Ève, הוּח (HWWH), est un des nombreux mots construits à partir du tétragramme divin. Il signifie la mère de la vie, ou la vivante (Gen. 3, 20). Il ne s'agit pas d'un nom, comme chacun de nous peut en porter un, mais d'un verbe ; Dieu ne s'appelle pas, Il est dans l'action, Il crée, Il donne la vie.

A partir de l’Évangile, c'est avec ces mêmes mots que le Christ révèle à la Samaritaine qu'il est Dieu : Je Suis, moi qui te parle, Ἐγώ εὶμι, ὁ λαλῶν σοι (Jn 4, 26). Ἐγώ εὶμι est l'équivalent grec du tétragramme divin.

Les Pères de l’Église orthodoxe s'inscrivent parfaitement dans cette continuité. Ils ont toujours considéré que si Dieu donne la vie, alors s'éloigner de lui conduit inexorablement à la mort. La mort est alors perçue comme le signe de l'éloignement de Dieu (Maxime le Confesseur, Centuries sur la charité, II, 93, PG 90, 425).

Dans ce chemin qui conduit à Dieu, l'homme n'a pas d'autres solutions que de se laisser pénétrer par cet amour divin. Saint Silouane le résume par ces mots : Celui qui a connu l'amour de Dieu aime le monde entier (archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont-Athos, Éd. Présence, 1973, p. 268).

Dorothée de Gaza exhortait ses moines par ces mots : Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. Imaginez que ce cercle, c'est le monde ; le centre, Dieu ; et les rayons, les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les Saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu. Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu.

Le problème de l'argent mis en avant avec le jeune homme riche, c'est qu'il a une forte propension à dessécher le cœur, ce qui contribue à replier l'homme sur lui-même et donc à l'éloigner de Dieu. Ce que le Christ a voulu donner à cet homme c'est la possibilité de garder son cœur pur pour que tous les efforts qu'il faisait puissent porter des fruits et ne finissent pas desséchés par l'aridité du manque d'amour.

Le communisme né du marxisme a été un asservissement du peuple par une minorité, la dictature du prolétariat revendiquée comme étape nécessaire par Karl Marx. N'est-ce pas la même chose que les mouvements de citoyens reprochent aujourd'hui aux banques, véritables gouvernants des pays capitalistes ?

Pourquoi critiquer Vladimir Poutine qui fait arrêter des manifestants, alors que nous, pays capitalistes, procédons exactement de la même manière ? Si l'on suit ces deux liens, dans quel pays les journaux disent-ils qu'il y a eu le plus d'arrestations ? Dans lequel les photos montrent-elles les policiers les plus violents ?

De la même façon qu'on ne peut pas définir un gentil et un méchant entre Staline et Hitler, on ne peut pas considérer que le capitalisme ou le communisme sont en phase avec la chrétienté. Seule la liberté que l'on peut trouver dans une idéologie peut permettre à l'homme de vivre sa foi. Lorsque le système pousse des peuples à chercher dans les poubelles la nourriture pour leurs enfants, alors  l'homme peut prendre la mesure des illusions portées par ce système.

Les politiques sont nombreux à nous promettre le lait et le miel, et au moment de nous le donner, ils préfèrent finalement le garder pour eux, même s'ils sont incapables de le consommer. Tel Sarkozy qui a fait passer son salaire, aussitôt élu, de 101 488 € à 240 000 € nets annuels, hors avantages. Le capitaine du Concordia est poursuivi pour abandon de navire car, en droit international, un capitaine doit abandonner son navire après s'être assuré que tous les passagers sont évacués. En politique, la déontologie veut que l'on se serve en dernier car on s'est mis au service du peuple.
 
C'est sur la base de ce raisonnement que le salaire du Président de la République a toujours été, en France, très bas et même bien inférieur à celui du premier ministre. Bien sûr qu'il y a du travail à être président, mais c'est un manque d'éthique et une perte de vue de ce qu'est vraiment cette mission qui a poussé Sarkozy à prendre d'abord pour lui. Nous demandons à nos soldats d'être prêts à sacrifier leur vie sur des champs de bataille et nos politiques trouveraient injuste qu'on leur demande de montrer l'exemple sur les renoncements que nécessite le service de leur pays ? Pourquoi un soldat devrait-il sacrifier sa vie, si le politique qui lui donne les ordres ne sacrifie rien ?

Quoi qu'il en soit, le poste de Président de la République mérite le respect. Si l'on en croit les sondages, c'est donc respectueusement que la France va donner au Président  ce qu'il a demandé. N'a-t-il pas critiqué la FFF lorsqu'elle gardait Domenech qu'il considérait comme un loseur en disant : c'est le symbole de la France : tout part de travers, mais on ne change pas ! ?

Je n'arrive pas à retrouver l'auteur de la citation : " pour être de droite quand on est jeune, il ne faut pas avoir de cœur. Pour être de gauche quand on est vieux, il ne faut pas avoir de tête. " Je crois que c'est un président américain, mais je n'en suis pas sûr. Cette citation est amusante mais elle s'appuie sur une vision de l'homme qui est fausse ; elle oppose le cœur et l'esprit, alors que les spirituels orthodoxes considèrent que l'homme ne trouve sa plénitude que s'il parvient à faire descendre l'intellect dans le cœur afin que le cœur puisse transfigurer l'action de l'homme. Un homme qui fonctionne uniquement avec sa tête n'a ni compassion ni amour dont la racine est ancrée dans le cœur. Comment un tel homme pourrait-il œuvrer au bien-être de ses concitoyens ?

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