de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

vendredi 13 janvier 2012

1- Entrée en carême




Je suis membre de la communauté hellénique de Lyon depuis mon baptême, et je fréquente la paroisse de Lyon régulièrement depuis 1982, date à laquelle ma mère s'est installée à Lyon. Je n'avais pas d'implications autres que celles de beaucoup de ses membres jusqu'à ce que je commence la restauration de l'appartement qui sert à accueillir le prêtre, en septembre 2010, date où le père Nicolas Kakavelakis a pris ses fonctions. Durant cinq mois, j'étais tous les jours sur ce chantier. Dans le même temps, j'ai accepté de m'occuper du catéchisme pour les adultes. Responsabilité que le père Nicolas m'avait confiée en raison des huit ans que j'avais passés dans un monastère. Le père venait une ou deux fois par semaine manger à la maison pour sortir des conditions précaires dans lequel le chantier l'obligeait à vivre. Nous avons beaucoup parlé et certains thèmes seront certainement repris dans l'un ou l'autre des messages.

J'ai commencé à voir des incohérences entre les discours et les actes, ce qui m'a incité à rester méfiant : un intérêt disproportionné à vouloir récupérer Alice Balaban et ses institutions (maison de retraite et foyer d'étudiants), l'importance de l'argent et l'importance de la domination.

Volontairement, je ne parle pas de recherche de pouvoir, mais de domination. En effet, les Pères de l’Église considèrent que Dieu dépasse tout ce qu'un homme peut percevoir, mais que l'on peut tendre vers lui en essayant de se rapprocher de ce qu'il Est. C'est la théologie cataphatique, c'est-à-dire la connaissance de Dieu par ce qu'il Est. Or Dieu a du pouvoir. Le pouvoir est donc une bonne chose. Mais lorsque Dieu, par sa Toute-Puissance, exerce son pouvoir et fait passer le non-être à l'être, il ne le fait pas par la soumission des autres, ni avec de l'argent - qui n'existait d'ailleurs pas puisque rien n'existait. Il le fait par son savoir-faire et par son amour : le Logos créant toutes choses non pas par soumission au Père, mais par amour, dans le plus parfait renoncement à sa volonté. Au niveau des hommes, le vrai pouvoir est manifesté par le prophète Élie qui ressuscite un enfant (1Rois 17, 17-24) ou son disciple, le prophète Élisée, lorsqu'il a ressuscité le fils de la femme qui l'hébergeait (2Rois 4, 32-36) : le pouvoir conduit à la création et à la vie.

Le discernement, fruit de la conscience et du libre-arbitre, permet donc de distinguer le pouvoir qui peut nous rapprocher de ce que Dieu Est, des illusions du pouvoir qui, elles, ne peuvent que nous en éloigner puisqu'elles sont illusions.

Méfiant des discours parfois trompeurs du père Nicolas, j'ai donc pris mes distances. Là-dessus, l'assemblée générale de l'association s'est réunie le 20 février 2011 pour élire un nouveau bureau. Puis, le dimanche 27 février, Mlle P. (je tairai son nom pour des raisons de respect de vie privée) est venue me voir, peut-être à cause du fait que je m'occupais du catéchisme. Elle m'a alors parlé de choses troublantes dans ses relations avec le père Nicolas Kakavelakis (je ne tairai pas son nom du fait qu'il agissait en tant que représentant de la communauté hellénique, et non pas en son nom propre). Ce qu'elle m'a alors raconté va être le thème de ce message et des suivants.

Après quelques jours de réflexion sur l'attitude que je devais adopter, il m'a semblé que ce qu'il y a de plus détestable, dans un bruit qui court, c'est que personne ne sait d'où il vient et que personne ne peut le contrôler. J'ai donc voulu donner une chance au père Nicolas de contrôler cette histoire avant qu'elle ne grossisse, mais également une chance de pouvoir contester ce qui était dit. Je lui ai donc écrit, symboliquement le dimanche du pardon - dimanche qui marque l'entrée dans le Grand Carême. Je ne l'ai pas fait pour qu'il s'adresse à moi qui n'était pas offensé et qui n'était que témoin, mais bien pour qu'il s'adresse à Mlle P. pour s'excuser de son comportement si ce qui était raconté était vrai. Voici le texte de mon mail, très personnel certes, et qui fait références à des discussions que j'ai eues avec le père Nicolas, mais je ne suis pas soumis au secret de la confession... Il y a des imprécisions dans ce premier mail, mais le récit précis a fait l'objet d'un enregistrement par la police et cet enregistrement sera reproduit lorsque l'histoire en arrivera là.

Cette histoire nous mènera, au fil des pages, jusqu'au Patriarcat de Constantinople et à des liens possibles avec la Franc-Maçonnerie, qui m'a invité à la rejoindre.





de:
 Jean-Michel Dhimoïla jeanmichel.dhimoila@gmail.com
à:
 nikos kakavelakis <kakavelakisnikos@hotmail.com>
date:
 6 mars 2011 21:23
Bonsoir Pater,
 
Quand P. m'a parlé des photos de nu qu'elle avait accepté de faire pour un "ami", voici ce que je lui ai répondu : Pour l'instant, tu raisonnes avec ta tête et tu ne vois pas ce qu'il peut y avoir de mal. Mais un jour, quand tu connaîtras l'amour, tu raisonneras avec ton cœur et, là, tu regretteras chaque instant d'intimité que tu auras partagé avec d'autres. L'amour ne peut être que sans partage, c'est pourquoi Dieu, qui est amour, dit de lui qu'il est un Dieu jaloux. De plus, les moments passés avec d'autres sont le ferment qui un jour peuvent détruire ta relation amoureuse : beaucoup pensent que l'amour se mesure aux satisfactions que l'on en reçoit et que, lorsqu'il n'y a plus de satisfactions, il n'y a plus d'amour. En fait, l'amour se mesure aux sacrifices que l'on est prêt à accepter pour ceux qu'on aime. Pour quelle raison l'homme qu'elle aime l'aimera-t-il à travers les difficultés, la maladie, la vieillesse... si elle partage facilement son intimité ?
 
Elle était surprise de cette réponse et m'a demandé si je croyais vraiment qu'elle pouvait le regretter ? Elle m'a ensuite dit que ton avis sur la question était très différent et que tu pensais que ça c'est rien, qu'on s'en fout. Ça me semble être une approche très limitée. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment que tu as choisi pour lui proposer de la prendre en photo, ni pour essayer d'avoir celles qu'elle avait déjà prises. Le fait qu'elle soit dans ta chambre à ce moment-là, et ta femme à plusieurs centaines de kilomètres aurait pu prêter à confusion. Inutile de revenir ici sur les autres détails qu'elle a cru bon de donner, mue par le regret d'avoir pu se laisser manipuler. Le fait qu'elle puisse facilement tomber dans la confusion te donne une obligation de la protéger, pas de voir jusqu'où tu peux tirer profit de cette confusion. Tu sais très bien, pour avoir fait de la vente, qu'un esprit plus fort peut facilement amener quelqu'un de faible à faire ce qu'il n'aurait pas voulu.
 
Tu dois apprendre ce vieux dicton : "souvent femme varie, bien fol qui s'y fie". J'ai cru comprendre à son discours que je n'étais pas le seul à qui elle a parlé du film d'horreur visionné sur ton lit après une agrypnie. Lorsque tu m'as proposé de devenir prêtre, tu m'as dit qu'il fallait veiller à ne pas exposer l’Église. En disant à P., devant d'autres : "tu n'as pas besoin d'aller à toute l'agrypnie, attends-moi dans la salle", tu as exposé l’Église au bout de 3 mois bien plus que le père Athanase ne l'a fait en 34 ans parce que ce qu'ils ont entendu vient corroborer la suite qu'elle raconte. Les témoins que j'ai pris pour écouter son récit se tiennent à la disposition de l'évêque si tu entends contester la véracité de tout ceci.
 
Certains estiment que leur intelligence leur permet de prévoir 4 coups à l'avance. Je n'ai jamais vu quelqu'un qui invite une femme qui n'est pas la sienne qui arrivait à seulement penser au coup suivant. Comment est-ce que l'on peut jouer lorsque l'on perd sa reine ? Tu as pour toi la chance que P. dise qu'elle ne s'est pas laissé faire. Inutile de prévoir 4 coups à l'avance : tu seras mat en 2 coups si une seconde histoire venait à être connue. Tu m'as dit qu'un prêtre avec des diplômes pouvait gagner 150000$ par an aux États-Unis. Combien est-ce que le même prêtre peut gagner s'il est divorcé et que sa réputation est altérée ? 10000$ ? Moins ?
 
Même si ton père t'a dit qu'en devenant prêtre tu serais esclave de ta conscience, c'est faux. Chaque homme a sa conscience, qu'il soit prêtre ou non, et c'est la responsabilité de chacun de la suivre ou non. Le problème du prêtre n'est donc pas d'être esclave de sa conscience, mais de l'image qu'il doit donner lorsqu'il a décidé de ne pas suivre sa conscience. Le poids de cette image n'est qu'un moyen d'essayer de se préserver pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, mais il n'est pas suffisant à lui seul pour donner un sens à ce que l'on fait et aux sacrifices que cela implique. Il ne faudrait pas qu'un prêtre puisse être ordonné s'il n'a pas connu la douleur de la Mère de Dieu lorsqu'un glaive a transpercé son cœur parce que c'est là, dépouillé de tout, que l'on sait si l'on aime et si l'on peut représenter Dieu qui est amour.
 
Je reste à ta disposition si tu souhaites que nous abordions ça, et d'autres choses à venir. Je serais très heureux de savoir pourquoi tu voudrais que je sois marié si c'est pour en arriver là. 
 
Jean-Michel
 
N.B. Est-ce que tu as des nouvelles de S. ? Il y a bien 2 mois qu'elle ne vient plus.

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